Views: 26
J’ai eu le bonheur de participer, en tant que membre de la délégation du Maghreb, à l’Assemblée synodale continentale qui a eu lieu à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie, du 1er au 6 mars 2023. Je remercie de tout cœur pour cette opportunité !
Nous étions dix du Nord Afrique ; deux du Maroc : S.E. Cristóbal et George ; cinq de l’Algérie : S.E. John, le P. Michel, le P. Théoneste, sr Gabriella et Linda ; trois de la Tunisie : Hatem, Abderrazak et moi.
Un petit groupe bien soudé dès la première rencontre (pour la plupart, on ne se connaissait pas avant, sinon par zoom), prêt à l’aventure (les imprévus n’ont pas manqué au cours des voyages !), heureux de profiter de l’occasion qui nous a été offerte.
Et en effet, l’Assemblée synodale continentale a été pour moi (j’ose dire, pour nous) l’expérience magnifique d’une immersion dans la « Famille de Dieu » : une Église vivante, bien consciente des blessures qui l’offusquent mais également de sa splendeur, désireuse d’« élargir sa tente », laborieusement mais tenacement en chemin à la suite de l’Esprit. Que de beaux visages se sont imprimés dans mes yeux et dans mon cœur !
Je vous propose un compte rendu de nos journées ; j’avoue que j’ai largement puisé dans les récapitulatifs quotidiens du P. Michel, notre coordonnateur toujours super efficace, aussi bien que souriant !
Le récit est assez long, mais c’est dans le but de vous faire participer de cet évènement…
Lundi 27 février 2023, le départ. L’équipe du Maghreb se rencontre à l’aéroport d’Istanbul. C’est étonnant, on dirait qu’on se connait depuis toujours…
Mardi 28 février, veille du démarrage de l’Assemblée : nous débarquons à Addis-Abeba. À une altitude comprise entre2 300 et 2 600 mètres, c’est la capitale la plus élevée d'Afrique, avec presque 9 000 000 d’habitants. Les frères de la Communauté Saint-Jean nous accueillent amicalement et nous promènent dans la métropole (le musée ethnologique installé dans l’enceinte de l’Université d’Addis-Abeba, dans l’ancien palais de l'empereur Hailé Sélassié, est remarquable, et le cardinal Cristóbal peut être fier des centres salésiens !) et dans ses alentours (monastère orthodoxe de Debré Libanos avec son musée, que nous visitons accompagnés par un moine, le pont portugais…).
Je suis très touchée par le peuple éthiopien : beaucoup de pauvreté et de mendiants (des bidonvilles partout, même au centre-ville), mais surtout des grands yeux, des sourires lumineux et une histoire extraordinaire. Notre ancêtre Lucy a vécu ici et - on a raison de le croire - la reine de Saba aussi ! Selon la légende, on doit à la rencontre entre la reine de Saba et le roi Salomon la dynastie salomonide avec l’empereur Menelik 1er, la présence de Falachas (la communauté juive), l’apparition du tebb (la céréale dont Dieu a fait cadeau à l’Ethiopie) …
Mercredi 1er mars : le soir, nous nous installons à l’hôtel de l’Assemblée.
Au cours du dîner, je suis frappée par l’ambiance fraternelle et festive, qui donne bien envie de plonger à la découverte de ce petit univers !
En effet, ont convergé vers Addis-Abeba cent-quatre-vingt-deux personnes venant de 41 pays du continent africain, sans compter les hôtes éthiopiens et les invités d’autres continents, en particulier du Secrétariat du Synode du Saint-Siège. L’assemblée synodale du continent africain, représentative des catholiques du continent et composée en majorité de laïcs, accueille aussi quelques invités des grandes traditions religieuses : musulman, membre des religions traditionnelles africaines et d’Églises sœurs. C’est la première du genre, les assemblées continentales antérieures réunies par le SCEAM (Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar), dites « assemblées plénières », n’ayant jusqu’ici réuni que des évêques. Elle a été précédée de deux rencontres préparatoires, à Accra (Ghana) en décembre et à Nairobi en janvier.
Jeudi 2 mars : l’assemblée commence ses travaux par la célébration de l’Eucharistie présidée par le Cardinal Mario GRECH, secrétaire général du Synode, avec l’homélie donné par le Cardinal Jean-Claude HOLLERICH du Secrétariat romain du Synode.
Après un mot d’accueil du P. Rafael SIMBINE, secrétaire général du SCEAM, Mgr Lucio MUANDELA, 1er vice-président du SCEAM, anime une prière consistant en une méditation d’Actes 8, 1b-40. Elle montre comment Philippe et l’homme éthiopien se mettent à l’écoute de l’Esprit et nous rappelle en même temps l’origine très ancienne du christianisme éthiopien.
Une présentation de la « conversation spirituelle », sa signification, sa méthode et sa mise en œuvre, nous est proposée par le P. Giacomo COSTA, du Secrétariat romain du Synode. Elle est suivie par un temps de méditation personnelle ayant pour thème « Quel a été l’expérience personnelle du cheminement de la synodalité au cours de ces deux années de synode ? ».
Nous sommes ensuite invités à nous réunir en une quinzaine de petits groupes pour répondre à deux questions : « Quelle est l’intuition qui résonne le plus en nous et peut aider à grandir comme Église missionnaire synodale ? » et « Quelle question/tension nous semble devoir être abordée en octobre prochain par les évêques dans la phase universelle du synode ? ».
L’assemblée se rassemble à nouveau pour écouter les rapports des groupes.
L’après-midi a lieu la cérémonie officielle d’ouverture de l’assemblée continentale. Le 2 mars est en effet jour de fête nationale en Ethiopie, la bataille d’Adoua en 1896 où les Ethiopiens ont sauvegardé leur indépendance par une victoire face à une tentative de colonisation. A cause de cette commémoration, un certain nombre de personnalités ne pouvaient pas être disponibles le matin et la cérémonie officielle d’ouverture a été repoussée à l’après-midi.
Les interventions qui se succèdent, entrecoupées de chants éthiopiens, mettent en relief le choix judicieux de l’Ethiopie pour la tenue de cette assemblée, comme berceau de l’humanité et de la chrétienté, terre de Lucy, terre biblique, terre de convivialité et de pratique synodale, pays qui s’honore d’avoir reçu les premiers compagnons persécutés du prophète de l’islam, pays qui a réussi à préserver son indépendance et sa dignité, qui est aujourd’hui le siège de l’Union Africaine.
Le Cardinal GRECH rappelle l’importance de l’écoute et du discernement et reprécise les objectifs des assemblées qui préparent celle des évêques en octobre 2023. Il relève que nous resterons toujours des apprenants en matière de fonctionnement synodal, mais tout de même avec davantage d’expérience et une vigilance renouvelée.
La vice-présidente de l’Union Africaine souligne l’opportunité d’une réflexion sur le thème de la synodalité, mettant en évidence l’importance des processus de consultation dans les prises de décision, surtout dans les défis auxquels est confronté le continent aujourd’hui (inégalités, pauvreté, changements climatiques, conflits), où il faut de gros efforts collaboratifs. L’U.A. et la Commission de l’Union Africaine ont pour tâche de promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable. La synodalité pourrait y être ajoutée au sens d’inclusivité, participation, dialogue. La Commission de l’Union Africaine s’engage à soutenir des valeurs et initiatives comme celle-ci et exprime ses vœux d’un impact positif de ce Synode sur notre continent.
Le Cardinal AMBONGO, prenant la parole en dernier, remercie chaleureusement tous les participants de leur engagement et nos hôtes de leur présence. Il exprime sa gratitude au pape François pour son initiative visant à redécouvrir la valeur de la synodalité. Cette-ci est enracinée dans les principes africains (Palabre, Ubuntu, Ujamaa...). Le Synode de 1994 a parlé de l'inculturation et l'a appliquée en prenant, pour l'évangélisation de l'Afrique, l'idée-force de l'Église Famille de Dieu ; cette image met en effet l'accent sur l'attention à l'autre, la solidarité, la chaleur des relations, l'accueil, le dialogue et la confiance. Outre la famille comme modèle de vie d’Église, le Cardinal évoque les Communautés Chrétiennes de Base (CCB). Il souligne que l’initiative de ce Synode arrive à point nommé puisque, malgré une croissance remarquable de l’Église en Afrique, il y a aussi des expériences amères (conflits, tensions raciales, xénophobie, injustices, instabilité politique, pillage de richesses nationales, enrichissement rapide par des moyens illégaux, comme le souligne le Document de Kampala, n°56). Le Cardinal exprime le vœu que notre parcours synodal donne lieu à des transformations concrètes et insiste, lui aussi, sur l’écoute, sur notre capacité à tous, pasteurs et fidèles, à entrer dans le monde de l’autre et entendre la voix de l’Esprit.
Vendredi 3 mars : le Synode avance ! Nous allons plus en profondeur, à partir non plus seulement de notre expérience personnelle, mais de la réflexion, des aspirations et de la prière de toutes les communautés que nous représentons, dans la grande variété de leurs contextes.
La qualité du travail commun progresse aussi avec la connaissance mutuelle, favorisée par les temps de convivialité. Les couleurs rouge, violette, noire et multicolore qui identifient les statuts de participants se mélangent progressivement ; la pluralité des langues (anglais, français et portugais sont les officielles) n’empêche pas le partage.
L’Eucharistie célébrée à l’aube est présidée par le Cardinal Antoine KAMBANDA, archevêque de Kigali. La prière ouvrant notre séance de travail inclut des intentions de prière formulées par nos invités de différentes fois et traditions religieuses. Notre ami Hatem nous propose des versets du Coran tout à fait pertinents : « … guide-nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que tu as comblés de faveurs… ».
Le P. Emmanuel Orobator AGBONKHIANMEGHE nous propose une lecture vivante et suggestive du Document Synodal Continental, à la fois spirituelle et nous faisant toucher du doigt la réalité des questions soulevées.
La deuxième réunion des quinze groupes de travail nous conduit, durant l’après-midi, après le rapport des secrétaires, à un temps de débat. S’expriment en grande assemblée le cri des jeunes, la voix des femmes, les craintes aussi qui nous font hésiter à élargir la tente. On évoque les relations avec les autres Églises qui nous bousculent, celles avec les musulmans, dans une perspective qui nous oriente vers le service commun de notre continent et non une concurrence.
Nous avançons peu à peu vers la définition des points qui nous sembleraient prioritaires pour la phase du synode qui se déroulera à Rome en octobre 2023. Chaque groupe est invité à justifier les priorités qu’il met en avant. Nous espérons arriver à un document final demain ou dimanche matin. Patience…
Ce vendredi soir, plusieurs délégations se réunissent, malgré le lever matinal d’aujourd’hui et de demain, pour évaluer le moral de chacun à mi-parcours. On voit la joie sur tous les visages !
Samedi 4 mars. En démarrant cette journée, nous savons que, quoi qu’il en soit, les rédacteurs produiront un texte et nous leur en sommes reconnaissants. Il dépend de nous, les participants, de marquer son contenu, afin qu’il reflète les attentes réelles de l’Église catholique en Afrique, telles que nous les percevons. Laissons-nous guider par l’invocation commune de l’Esprit et l’amour de chacun pour l’Église…
A 6h15, les bus quittent les hôtels pour converger vers la cathédrale catholique de la Nativité, pour la messe en rite éthiopien. Dans l’Église de rite éthiopien, la messe doit être célébrée dans une église consacrée et les participants doivent être à jeun. Nous vivons deux heures étonnantes. C’est la première fois que la plupart de nous assiste à une messe en rite oriental, chantée d’un bout à l’autre dans un dialogue entre celui qui préside, les prêtres, les diacres et l’assemblée, avec une profusion d’acteurs liturgiques (tous masculins) dans le chœur, dans un nuage d’encens, un recueillement impressionnant. Ceux qui parlent swahili, arabe ou hébreu reconnaissent de temps à autre un mot de la langue guèze, langue sémitique qui n’est plus utilisée aujourd’hui que dans la liturgie. La messe est présidée par le cardinal Berhaneyesus D. SOURAPHIEL, archevêque d’Addis Abeba et président de la Conférence épiscopale. L’évangile est proclamé en anglais ; l’homélie également, prononcée par Mgr Musie GHEBREGHIORGHIS de l’éparchie d’Emdeber. La messe est suivie d’une danse liturgique exécutée par une vingtaine de séminaristes dont le chant est soutenu par d’énormes tambours portés par deux d’entre eux.
Sur 110 millions d’Ethiopiens, approximativement 50% sont orthodoxes, 20% protestants, 1% catholiques, 20% musulmans et les autres de religion traditionnelle. Parmi un million de catholiques, 90% sont de rite latin et 10% de rite éthiopien. L’Église de rite éthiopien est organisée en 5 circonscriptions : l’archidiocèse d’Addis-Abeba et 4 éparchies. L’Église de rite latin est organisée en 9 circonscriptions : 8 vicariats apostoliques et une préfecture apostolique. Leurs pasteurs sont membres d’une Conférence épiscopale unique, assistée du « Secrétariat catholique » structuré en deux commissions principales : la commission pastorale et la commission sociale et développement. L’Église catholique est très engagée dans des œuvres d’éducation, de santé…
Les travaux de l’assemblée reprennent après notre retour de la cathédrale (et après le petit-déjeuner !). Une première rédaction du document final est présentée : sa première partie porte sur les étapes antérieures à la rencontre continentale et sa préparation ; la deuxième sur les intuitions et tensions exprimées par les participants ; une 3ème et dernière partie sur les priorités qui pourraient être proposées au travail des évêques en octobre. Les participants se retrouvent en carrefours pour réagir sur ce qui leur semble manquer ou devoir être reformulé dans la troisième partie. L’après-midi, une nouvelle rédaction est présentée. Le débat est animé. Le Rapporteur général du Synode sur la Synodalité soulignera avec humour qu’il manifeste que l’Église d’Afrique est bien vivante ! L’atmosphère se tend un peu quand, dans les questions pastorales qui se posent, sont évoquées les questions d’orientation sexuelle. Certains s’opposent fermement, les mêmes qui avaient dénoncé le DEC comme un instrument de pression exercée par les sociétés occidentales pour changer l’Église, parce qu’il y avait dans le document la mention des LGBTQ parmi les personnes stigmatisées et marginalisées. La question est clivante dans l’assemblée, certains soutenant que la question n’existe pas en Afrique.
On parvient à des modifications et à un relatif consensus de l’assemblée sur le texte, que les rédacteurs devront encore reprendre le soir. De toute façon, il passera encore par la moulinette des évêques qui se réuniront demain après-midi, avant d’être transmis au Secrétariat du Synode.
Dimanche 5 mars. Comme d’habitude, nous sommes réveillés bien avant l’aube par les invocations religieuses lancées à partir des haut-parleurs des lieux de culte. Nous sommes habitués au Maghreb aux appels à la prière des muezzins depuis les minarets des mosquées. Ici, on les entend aussi, mais les haut-parleurs des églises –surtout orthodoxes- sont beaucoup plus présents, particulièrement en cette période du Carême, où les fidèles débordent des églises jusque dans les rues pour les prières qui se prolongent dans la nuit et les messes qui commencent tôt le matin. Leurs invocations planent une bonne partie de la nuit et de la journée sur la capitale.
La clôture solennelle de l’assemblée a lieu ce matin, avec la messe à 10h à la paroisse Saint-Gabriel, avec les paroissiens et tous les diocésains qui ont voulu s’y joindre. La messe, en rite latin, est présidée par le président du SCEAM, le cardinal Fridolin AMBONGO, archevêque de Kinshasa. Des chorales l’animent avec entrain. Les séminaristes proposent encore une danse liturgique traditionnelle à la fin de l’office avec un chant à Marie en guèze, puis en amharic, puis en latin. On retrouve des femmes dans le chœur pour les lectures. La messe se termine par la lecture du Communiqué final de l’assemblée et un moment convivial avec les paroissiens.
Le plus émouvant pour nous, ce sont les retrouvailles d’un membre de notre délégation avec un de ses camarades étudiants à Constantine en Algérie au début des années 1990 : Abraham, Ethiopien, ingénieur en informatique, habite et travaille à Addis-Abeba où il est marié et père de quatre enfants ; tandis que Théoneste, Rwandais, ingénieur en électronique, est devenu prêtre pour le diocèse de Constantine et Hippone. Ils étaient un trio d’amis inséparables avec Francis, Soudanais du Sud aujourd’hui à Bruxelles, où il a représenté son pays comme ambassadeur. Ils n’ont pas perdu le lien depuis trente ans !
L’après-midi, il nous est proposé de visiter les locaux de l’Union africaine. Dans un immense bâtiment construit et offert par la Chine sur le site d’une ancienne prison sous l’occupation italienne et où furent emprisonnés aussi les dissidents de l’époque communiste (1987-1991). Là, nous sommes introduits dans le Hall Nelson Mandela où se réunissent les chefs d’Etat chaque année en février, et où sont prises les grandes décisions concernant le continent. Chacun s’assied avec émotion et nous avons un moment de prière pour nos dirigeants et pour le continent. Comme organisation continentale, le SCEAM a un siège d’Observateur permanent auprès de l’Union africaine où il est représenté par le Cardinal Berhaneyesus SOURAPHIEL.
Une partie des participants poursuit sa visite d’Addis-Abeba en se rendant sur la colline d’Entoto, recouverte d’une immense forêt sur les hauteurs qui atteignent presque 3.000 m d’altitude, où se trouvent l’église Maryama Church construite en 1887 et le Palais où Ménélik II, couronné empereur en 1889, résida avec son épouse Taytu jusqu’à son retrait de la vie politique en 1909.
D’autres participants rentrent au siège de l’assemblée où les 32 évêques et 9 cardinaux se réunissent. Ils vont jeter un dernier coup d’œil au texte issu de notre assemblée continentale avant de le transmettre officiellement au Secrétariat du Synode.
Notre rassemblement synodal est clôturé par une soirée culturelle que l’Église éthiopienne nous offre : le diner est animé par des musiques et des danses locales, très dynamiques.
Et c’est l’heure des adieux (ou des aurevoirs ?), avec un remerciement spécial à l’équipe qui a permis le bon déroulement de notre Assemblée et nous a assuré un très agréable séjour à Addis-Abeba…
Nous ne savons pas bien dans quelle mesure le texte produit par notre assemblée servira à l’avancée de la synodalité dans l’Église, mais nous sommes sûrs que le processus synodal et notre participation à cet évènement auront été un moment important pour nous, dans notre conscience d’Église, dans notre conscience continentale et dans notre désir que le Royaume de Dieu illumine notre terre et tous ses habitants dans la variété de leurs cultures et de leurs religions.
Bon chemin synodal à nous tous !
Olivia Olivo