21 décembre 2024

OIEC, au cœur de l’éducation

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Le P. Jawad Alamat, curé de la Paroisse St Cyprien de Carthage – La Marsa et Secrétaire Général du Département de l’enseignement de l’archevêché, est également le Président de l’OIEC (Office International Enseignement Catholique).

En novembre, cette responsabilité l’a amené à Rome et à Strasbourg, en décembre à Genève.

Il partage avec nous le contenu essentiel de ses missions, qu’il a vécues avec enthousiasme.

Père Jawad, quel a été le but de votre voyage à Rome ?

Le 7 novembre, la direction de l’OIEC a eu la joie de rencontrer le cardinal Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la Culture et l’Éducation.

Nous avons vécu une expérience de profonde communion.

Le cœur de notre dialogue a été le rôle et le défi de plus en plus percutants de l’éducation catholique à notre époque : vivifier l’espérance.

Nous avons également parlé du Jubilé, lors duquel il y aura un temps dédié à l’éducation : du 29 octobre au 2 novembre 2025, des manifestations spécifiques auront lieu et le thème principal sera, justement, l’espérance.

L’intelligence artificielle a été aussi matière à discussion : comment l’Église peut-elle contribuer, à travers ses institutions éducatives, à une utilisation correcte de l’IA, afin qu’elle soit au service, et non pas au détriment, de l’humain, de l’épanouissement de la personne ?

Le cardinal Tolentino compte sur l’OIEC, en tant que partenaire privilégié pour diffuser la connaissance et la participation au Pacte Global pour l’éducation, lancé par le Pape François en 2020.

L’OIEC sera donc impliqué dans l’organisation du Jubilé avec le dicastère pour la Culture et l’Éducation.

Cette opportunité de participer à des réflexions et à des décisions au niveau mondial, provoque notre réalité locale à être toujours plus étroitement en communion avec l’Église universelle.

Et votre expédition à Strasbourg ?

Du 12 au 16 novembre, a eu lieu à Strasbourg le Conseil d’Europe de l’OIEC.

Le Secrétaire Général de Strasbourg a accueilli dans sa ville les Secrétaires Généraux de tous les pays européens ; j’ai participé en tant que Président.

Il a été très instructif d’écouter et de comprendre les problématiques de l’éducation catholique dans le monde européen ; cela nous permet de ne pas nous sentir isolés dans nos propres problèmes.

L’interculturalité et l’inter religiosité, très présentes dans ces pays, étaient au cœur de nos échanges.

Il est intéressant de remarquer que de nombreuses personnes de religions différentes choisissent les écoles catholiques : c’est précisément parce qu’on y vit le sens de Dieu, qu’elles sont préférées aux écoles ou la laïcité le nie.

Il est également stimulant de comparer l’expérience de l’éducation catholique en Europe et au Maghreb, notamment en Tunisie. Dans le contexte européen, où la culture chrétienne est malgré tout majoritaire, les écoles catholiques sont face au défi de redécouvrir leur identité et souffrent d’un manque de dynamisme ; alors qu’ici, nous sommes une toute petite minorité, très vivante et engagée à comprendre et développer sa spécificité pour l’offrir à tous.

Le 14 novembre, dans l’après-midi, nous avons pu visiter le Conseil Européen et rencontrer le coordinateur de tous les organismes d’inspiration catholique présents dans son sein. Le but : unifier et harmoniser notre parole afin de la porter efficacement au Conseil. Une opportunité extraordinaire de partage de notre richesse humaine et culturelle !

Début décembre, à Genève. Pourquoi ?

Nous y avons tenu le Conseil de l’OIEC : une trentaine de personnes, représentant tous les continents.

Les rencontres de Strasbourg et de Genève, nous ont permis de visiter les Instances Internationales et de nous rendre compte de l’impact de l’éducation catholique dans ces instances, par rapport à ce qui concerne certaines valeurs chrétiennes fondamentales : famille, justice, écologie, solidarité, aide aux pauvres…

L’OIEC a un représentant permanent à l’ONU, qui a un rôle d’écouter et, dans la mesure du possible, de demander la parole aux cours de réunions de l’Assemblée générale. En même temps, il saisit toute occasion informelle pour contacter l’un ou l’autre membre de l’Assemblée et faire passer notre vision et nos soucis ; ainsi, nous participons discrètement aux orientations et aux prises de décisions sur des thèmes qui nous regardent tous.

À Genève, nous avons eu la belle opportunité de rencontrer le Nonce apostolique auprès de l’ONU, S.E. l’Archevêque Ettore Balestrero. Il a confirmé l’importance de la présence de l’OIEC pour soutenir et diffuser l’enseignement du Saint Siège sur des questions qui touchent l’humanité entière, en collaboration avec toutes les ONG qui partagent nos mêmes valeurs.

À l’ONU, l’OIEC a également la possibilité de proposer des side events pour sensibiliser sur des sujets qui nous tiennent spécialement à cœur ; par exemple, une rencontre avec l’ancien ministre de l’éducation d’Haïti a été organisée concernant la situation et les besoins d’enfants et jeunes fragiles et fragilisés.

Enfin, nous pouvons bien dire que notre mission est très belle !  Notre expérience est regardée avec beaucoup d’attention et d’appréciation : on reconnaît que notre engagement répond au besoin éducatif et aux défis de notre temps.

Propos recueillis par Olivia Olivo

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