21 février 2025

Pèlerinage du Jubilé de la Vie Consacrée : l’imprévu accueilli dans la fidélité

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Le 1er février, veille de la fête de la Présentation de Jésus au temple, nous, membres de la vie consacrée, religieux, religieuses et laïcs du diocèse de Tunis avons vécu notre pèlerinage du Jubilé en présence de Mgr Nicolas Lhernould et de Mgr Kurian Mathew Vayalunkal, respectivement Archevêque de Tunis et Nonce Apostolique en Algérie et en Tunisie. Leur présence nous a rappelé que nous sommes une Église en marche confiée à des pasteurs qui veillent sur elle et que tous ensemble nous sommes appelés à la servir à la manière du Christ par notre témoignage de vie.

Le temps du Jubilé est un temps offert à tous et à toutes pour cheminer. Chacun et chacune de nous parcourt sa route et se trouve dans une étape spécifique de son chemin. Il y a qui est en train de marcher d’un bon pas ou qui est à court de souffle parce que sa route est devenue un peu fatigante ; ou encore qui se sent un peu bloqué pour plusieurs motifs, et ainsi de suite ! Nous pouvons dire aussi que le Jubilé est une occasion pour revenir à nous-même et à Dieu dans la vérité puisque nous sommes accueillis par un Père fidèle, toujours présent dans nos vies et qui ne lasse jamais de se manifester à nous dans sa tendresse. En outre, durant ce temps, nous avons l’occasion d’accompagner d’autres personnes sur ce chemin avec nos intentions de prière et nos pénitences.

C’est effectivement avec cette dernière intention que s’est ouvert notre pèlerinage de la vie consacrée : ramener au cœur (re-cordis) des situations que nous connaissons et qui nécessitent d’être visitées par l’Espérance. Ainsi nous avons vécu ce pèlerinage pas seulement pour nous, mais aussi pour un TU et un VOUS, qui, dans notre intime, ont cheminé avec nous. Cette pensée résume assez bien le sens d’une vie qui se consacre à Dieu, dans les différentes formes existantes (laïcs, prêtres, consacrés et consacrées), puisqu’une vie donnée devient une vie qui n’est plus seulement à nous et pour nous mais pour « tous ».

Notre pèlerinage a débuté à la Cathédrale avec la prière des Laudes : conscients que c’est notre intimité avec Dieu, et la grâce qu’Il nous donne qui sont la lumière de nos pas et qui nous encouragent à chercher d’aller jusqu’au bout dans nos vies. Par la suite nous avons parcouru les routes de l’ancienne ville de Thuburbo Majus, site archéologique qui se trouve à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Tunis, habité à travers les siècles par plusieurs populations, et qui, pendant la période chrétienne, fut le siège d’un diocèse dont l’évêque participa à la conférence de Carthage en 411. La plus grande partie des fouilles sont encore inachevées mais nous avons quand-même pu admirer la beauté de cette ville. Nous nous sommes arrêtés sur les vestiges de la basilique chrétienne, auprès d’un ancien baptistère, en rappelant l’histoire d’une Eglise en lutte entre Donatistes et Catholiques, et les témoignages du martyre de ceux qui ont confié toute leur vie à la véritable Espérance. Cette Espérance nous accompagne toujours : elle trouve ses origines dans les entrailles de l’histoire de l’humanité et ne cessera jamais d’être notre guide. Il ne s’agit pas d’un optimisme passif. Au contraire, comme nous le dit le Pape François, « l’espérance chrétienne est combative, avec la ténacité de celui qui avance vers une destination sûre » (Angélus, 6 septembre 2015), comme en témoigne aussi l’histoire de notre Église.

Nous avons achevé notre pèlerinage à l’église de Hammamet avec la célébration eucharistique, pendant laquelle Mgr Nicolas nous invitait à réfléchir sur le sens d’une vie ouverte à l’Espérance, pour être des hommes et des femmes qui accueillent l’imprévu avec lequel Dieu, dans sa créativité, nous visite, en nous régénérant et en nous rendant féconds. Au cours de la célébration, une image nous a frappés en particulier : le don d’une bougie allumée par les mains de Mgr Mathew, reçue par les représentants de chaque communauté de consacrés et des laïcs engagés que compte notre Église de Tunisie. L’accueil et la réception de cette lumière nous ont fait ressentir que notre présence de consacré(e)s, prêtres, religieux, religieuses et laïcs ne renvoie pas seulement à nous ni même à notre seul engagement de vie de foi, mais à une histoire plus longue de personnes qui, au fil de décennies, ont offert et continuent d’offrir leurs vies en aimant Dieu, un pays, une terre et des personnes qui leur ont été confiés. Donc, même si cela peut sembler paradoxal, c’est surtout dans la fidélité de celui ou celle qui reste et aime en donnant sa vie, que nous pouvons accueillir l’imprévu dans la conscience que tout est un don, une grâce, comme en donne témoignage la fidélité pétrie d’espérance de la prophétesse Anne et du prophète Syméon.

En vivant cette joie, nous souhaitons un bon Jubilé à tous et à toutes.

Sr Valeria DUCATELLI, MdI

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