21 novembre 2024

« Pèlerins de l’espérance. Bâtisseurs de paix » : Rencontres Méditerranéennes à Tirana

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Une occasion exceptionnelle, pour 50 jeunes venus des 5 rives de la Méditerranée

L’année dernière, nous avons eu le plaisir de vous présenter, par la voix d’un des participants, les Rencontres Méditerranéennes de Marseille, qui ont eu lieu en septembre 2023.

L’événement, proposé spécialement aux jeunes, s’était déroulé dans le cadre d’importantes initiatives prises au niveau de la région méditerranéenne.

Le but : collaborer à la rencontre et au dialogue constructifs des différents peuples, cultures et religions qui forment la Méditerranée.

Cette année, l’événement s’est passé à Tirana, la capitale de l’Albanie, avec un thème en pleine syntonie avec le Jubilée 2025 : ‘‘Pèlerins de l'espérance. Bâtisseurs de paix’’.

Une occasion exceptionnelle, pour 50 jeunes venus des 5 rives de la Méditerranée, de partager une semaine de dialogue entre les cultures au service de la paix, de découvrir l’Albanie, et de vivre des rencontres œcuméniques et interreligieuses au service de la fraternité !

Deux jeunes amis tunisiens de Menzel Bourguiba en lien avec l'école des Filles de Marie Auxiliatrice (Sœurs Salésiennes), Emna et Mohamed Tahar, appelé Ricky, y ont représenté la Tunisie. Ils sont heureux de partage avec nous leur expérience.

Ici, une belle vidéo qui présente en quelques minutes l’événement de Tirana, et ensuite les deux témoignages.

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RICKY (TAHAR)

Participer à MED 24 en Albanie a été une expérience transformative qui m'a permis de me redécouvrir et de nouer des liens qui je crois dureront toute une vie. En côtoyant des jeunes de 25 pays différents, il est devenu évident qu'en dépit de nos divers horizons, nous partagions un désir commun de paix et de compréhension mutuelle.

La chaleur du peuple albanais nous a enveloppés, créant une atmosphère de fraternité palpable. Nous avons ri, dansé et partagé nos histoires, chaque connexion renforçant la notion que l'amour et l'unité peuvent transcender les divisions politiques et religieuses. Chacun a ouvert son cœur, révélant ses expériences et vulnérabilités. Il était inspirant de constater comment les barrières qui nous séparent souvent peuvent être abattues grâce à des expériences partagées et au respect mutuel.

Un des aspects les plus enrichissants de l'événement a été la visite de nombreux sites culturels et historiques du pays. Chaque lieu que nous avons exploré offrait des aperçus de la riche tapisserie de l'histoire albanaise, mais le plus précieux a été d'apprendre à connaître le pays à travers les yeux de ses habitants. Des ruines anciennes aux villes vibrantes, nous avons pu apprécier de façon plus profonde le patrimoine de l'Albanie et la résilience de ses citoyens.

Un moment fort de l'événement a été le message émouvant du Pape François, qui nous a exhortés à être des "pèlerins d'espoir". Ses mots ont servi de rappel de notre responsabilité collective à rechercher la paix et l'harmonie, non seulement au sein de nos communautés, mais aussi à travers la Méditerranée. J'ai ressenti un sens renouvelé de but, qui m’a inspiré à porter son message d'amour et de solidarité de retour en Tunisie.

Cependant, notre expérience n'a pas été sans défis. Un soir, alors que nous dînions dans le Village de la Paix à Shkodra, nous avons été confrontés aux dures réalités du monde extérieur. La nouvelle des bombardements entre Israël et le Liban est tombée, et peu après, la police a amené quatre enfants —trois d'Égypte et un de Libye — qui étaient arrivés en Albanie illégalement. Le contraste frappant entre nos célébrations joyeuses et la douleur de ces enfants a pesé lourdement sur nos cœurs.

Dans ces moments de vulnérabilité, nous avons trouvé de la force dans notre humanité partagée. Nos réflexions collectives sur ces questions difficiles ont réaffirmé l'importance du dialogue et du lien. Une amie du Kosovo a partagé ses expériences, encore vives, des blessures du génocide des Balkans, tandis qu'un autre participant de Russie a exprimé ses espoirs d'une nouvelle vie loin de l'oppression. Une courageuse femme palestinienne, digne dans sa lutte, nous a demandé comment nous pouvions vraiment construire la paix dans un monde si divisé.

Nous avons également eu l'honneur de rencontrer des évêques et des personnalités importantes, dont le président du Parlement et le Premier ministre albanais. Ces rencontres ont approfondi notre compréhension du paysage politique et de l'espoir d'un avenir plus uni dans la région.

En quittant l'Albanie, j’ai emporté avec moi non seulement des souvenirs de rires et de camaraderie, mais aussi des liens émotionnels avec mes coéquipiers. Chaque nouvelle amitié ressemblait à un cadeau, et en souvenir de cette belle expérience, chacun a partagé un petit objet de chez lui, représentant son histoire et d'où il venait. Ces cadeaux sont des souvenirs de notre voyage commun et des liens que nous avons créés.

L'esprit de MED 24 a allumé une passion en moi pour continuer à œuvrer vers une Méditerranée qui embrasse l'unité dans la diversité. Les leçons tirées de ce voyage inspireront mes efforts pour promouvoir la paix et la compréhension des autres chez moi.

Faleminderit, Albanie, pour cette expérience inoubliable et pour m'avoir rappelé que, même face à l'adversité, l'amour et la résilience peuvent prévaloir.

EMNA

J'ai toujours eu une méfiance envers l'excès d'optimisme, cette habitude de répéter des mots doux jusqu’à ce qu’ils perdent tout sens. « Always happy » peut-on lire sur les tasses et carnets dans une société tourmentée. « Trump loves you », affichait le magnat américain pour la Saint-Valentin. « United by music », proclamait l'Eurovision, malgré la controverse de la participation israélienne. Nous vivons une époque qui a tordu les valeurs anciennes, nous incitant à croire que nous sommes une communauté simplement parce que nous consommons les mêmes produits, au lieu de nous asseoir ensemble autour du feu pour partager. Dans cette ère de paroles superficielles et trompeuses qui rendent l'existence confuse, trouver une oasis de Vérité fait de nous les âmes les plus chanceuses dans ce désert.

Le Pape François, dans son désir d’étancher cette soif, a lancé un appel : « Je vous accueille, venez pour faire la paix ». Et nous avons répondu présents.

Dans un monde où les mots sont souvent vidés de leur sens, où l'optimisme excessif et la superficialité semblent régner, l'oasis de vérité est rare. Pourtant, il existe des moments où, contre toute attente, une véritable connexion humaine se tisse, transcendant les frontières culturelles et politiques. Mon expérience en Albanie en est un exemple.

C’est à Tirana, la capitale de l'Albanie, que j’ai eu l’opportunité de participer à un rassemblement unique. Cinquante jeunes venant de vingt-cinq pays différents se sont réunis dans un esprit de fraternité, portés par l'idée que, malgré nos différences, nous pouvions créer des liens authentiques. Ce fut une véritable mosaïque de langues, de cultures, et de croyances religieuses, mais surtout un exemple vivant de ce que le dialogue et la rencontre peuvent accomplir.

Les premières heures furent marquées par des rires et des accolades timides. Très vite, les barrières linguistiques et culturelles se sont effondrées, remplacées par une volonté commune d’apprendre les uns des autres. Qu'il s'agisse de partager un repas traditionnel, de débattre de nos visions du monde, ou simplement de marcher ensemble dans les rues de Tirana, chaque instant renforçait cette idée que l’unité n’est pas une utopie.

Ce qui m’a particulièrement touchée, c’est la diversité des personnes présentes : des jeunes israéliens et palestiniens, réunis dans un même espace, discutant et partageant leurs points de vue malgré les conflits qui déchirent leurs pays. Nous avons échangé des histoires, des espoirs, des douleurs. C’était peut-être la première fois pour certains qu’ils se retrouvaient face à face, non pas comme des ennemis ou des étrangers, mais comme des jeunes aspirant à la paix.

Cette expérience m’a apporté plus que ce que je pouvais espérer. Non seulement j’ai découvert la beauté de l’Albanie, un pays à l’histoire riche et complexe, mais j’ai aussi appris l’importance du dialogue dans un monde souvent fragmenté.

Être en contact direct avec des personnes d’horizons aussi variés m’a permis de comprendre que, au-delà des conflits politiques et des frontières géographiques, nous partageons tous des aspirations similaires : celle de vivre en paix, de créer des ponts plutôt que des murs, et de construire un avenir meilleur.

Ce que j’ai vécu en Albanie va bien au-delà des moments passés ensemble. C’est une expérience qui m’a changée en profondeur, me poussant à revoir mes propres préjugés, à approfondir ma compréhension des autres et à renforcer mon engagement pour un monde plus juste et plus uni.

Nous vivons une époque marquée par l’incertitude, où les tensions politiques et sociales semblent s’intensifier de jour en jour. Pourtant, il y a encore des espaces où l’on peut rêver et construire ensemble, où l’on peut surmonter nos différences et œuvrer pour un avenir commun. Tirana fut cet espace pour moi.

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