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18 février 2023, Présentation de Don Giussani
Le 15 octobre 2022, nous avons célébré avec le Pape François, le centenaire de la naissance de Don Luigi Giussani, le fondateur du Mouvement catholique auquel nous appartenons. Une journée extraordinaire.
Des amis nous ont demandé de mieux connaître notre fondateur et c’est avec joie que nous avons organisé une rencontre pour le présenter.
Le travail de préparation a été très intéressant pour nous, car il nous a permis d’approfondir ce que nous sommes et ce que nous désirons. L’expérience est vivante, elle est toujours à connaître et à redécouvrir !
La rencontre a eu lieu la matinée du samedi 18 février, dans la cathédrale de Tunis ; elle a été animée par le Père Ambrogio Pisoni, un prêtre italien qui a été très proche de Don Giussani.
Parmi les participants, chrétiens et musulmans, nous avons eu le plaisir et l’honneur d’avoir notre Archevêque, Mgr Ilario, et l’ambassadeur d’Italie, S.E. Fabrizio Saggio.
Nous avons posé plusieurs questions au Père Ambrogio : Qui est, en peu de mots, don Giussani ? Qu’a-t-il à dire au monde d’aujourd’hui, ce monde qui est en train de vivre tous ces drames ? Quelle est sa contribution pour faire face à l’urgence éducative qui nous concerne tous ? Sa pensée, quelle valeur a-t-elle pour le monde non chrétien, en particulier pour le monde arabo-musulman ?
Le P. Ambrogio nous a communiqué, avec passion et énergie, les traits fondamentaux de Don Giussani : son amour total pour le Christ et pour chaque homme, le rapport intense avec le réel, la loyauté avec les critères du cœur, l’estime infinie pour la liberté, le souhait de ne jamais être tranquille...
Il nous a sollicités à répondre aux interrogations que Jésus formule dans l’Evangile, notamment à celle qu’il a dirigée à André et Jean, lors de leur première rencontre : « Que cherchez-vous ? ». Elle nous est adressée face à tous nos problèmes, nos souffrances, nos tentatives de parvenir au bonheur. Éduquer, implique aussi proposer cette même question à ceux qui sont dans la détresse et cherchent leur accomplissement.
La rencontre s’est terminée sans épuiser les sujets entamés… Le dialogue a pu continuer à l’occasion du "verre de l’amitié" et d’autres rendez-vous nous permettront – inchallah ! - d’approfondir ce qui nous tient à cœur.
Dans l’après-midi, don Giussani a été présenté à un encore plus vaste public par le biais d’une interview radiophonique avec notre ami journaliste Hatem Bourial à RTCI (Radio Tunis Chaîne Internationale).
Quelle gratitude de pouvoir transmettre ce qui soutient et illumine notre vie... On a d’autant plus envie de poursuivre le chemin ensemble !
Nous remercions notre Archevêque, Mgr Ilario, qui nous a accueillis au sein de la cathédrale et qui a rappelé avec chaleur, dans son allocution, l’apport de Don Giussani à l’Église et au monde.
Vous trouverez ci-dessous des passages du commentaire de Don Giussani au « concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 61 » de Beethoven, avec lequel nous avons accueilli les participants à la rencontre. Don Giussani, très attentif aux expressions artistiques, aimait particulièrement ce concert : dans ses motifs, il sentait la recherche poignante d’un accomplissement et le besoin de faire partie d’une communauté afin qu’il se réalise.
Ludwig van Beethoven
Le concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 61
Le thème ultime de l’existence humaine peut être ainsi synthétisé : l’homme naît de, reçoit tout de. C’est impressionnant : rien de ce qui nous est propre n’est à nous. Et pourtant la tentation la plus grave de l’homme est celle de se percevoir autonome.
Une des premières choses que je faisais entendre à l’école était le Concerto pour violon et orchestre, avec ce thème fondamental qui parcourt tout le morceau : la vie de l’homme, de la société, est marquée par la mélodie de l’orchestre. Trois fois, le violon fuit pour s’affirmer lui-même et trois fois il est repris jusqu’à reposer en paix, comme s’il disait : « Enfin ! ». Le violon - l’individu - a toujours la tentation de se détacher dans un élan fugace, pour s’affirmer, et justement dans cette tentative l’instrument donne le meilleur de lui-même. Les motifs les plus fascinants du concert sont donc ceux du violon, du soliste qui tente de s’affirmer au-dessus de tous. Mais le violon ne peut pas résister longtemps dans cet élan ; et heureusement qu’il y a l’orchestre - la réalité communautaire - qui le reprend en son sein.
En effet, qu’est-ce qui permet au violon d’accomplir ces trois élans solitaires et géniaux, les trois moments les plus apaisants du concert ? L’appui de la communauté, de l’orchestre, vers qui il peut revenir à tout moment, qui le reprend, le poursuit et le reprend chaque fois qu’il s’enfuit.
Don Luigi Giussani, Spirto Gentil